Un messager lipidique intestinal lie l'excès de graisse alimentaire à la carence en dopamine (2013)

Sciences

Vol 341 non. 6147 p. 800-802

DOI:10.1126 / science.1239275

  1. Ivan E. de Araujo1,2,*

+ Affiliations d'auteurs


  1. 1Laboratoire John B. Pierce, New Haven, CT 06519, USA.

  2. 2Département de psychiatrie, École de médecine de l'Université de Yale, New Haven, CT 06511, États-Unis.

  3. 3École de stomatologie, Université Tongji, Shanghai 200072, Chine.

  4. 4Département d'immunobiologie, École de médecine de l'Université de Yale, New Haven, CT 06520, États-Unis.

  5. 5Laboratoire de ressources en biotechnologie de la Fondation WM Keck, Université de Yale, New Haven, CT 06511, USA.

  6. 6Collège de médecine Albert Einstein, Université Yeshiva, Bronx, NY 10461, États-Unis.
  1. *Auteur correspondant. Email: [email protected]

Abstract

Une consommation excessive de graisses alimentaires entraîne une diminution de la fonction dopaminergique du cerveau. Il a été suggéré que le déficit en dopamine exacerbait l'obésité en provoquant la suralimentation compensatoire comme moyen de rétablir la sensibilité à la récompense. Cependant, les mécanismes physiologiques liant un apport prolongé élevé en graisses à un déficit en dopamine demeurent insaisissables. Nous montrons que l'administration d'oléoyléthanolamine, un messager lipidique gastro-intestinal dont la synthèse est inhibée après une exposition prolongée à une teneur élevée en graisse, suffit à rétablir la libération de dopamine stimulée par l'intestin chez des souris nourries à une alimentation riche en graisse. L'administration d'oléoyléthanolamine à des souris nourries à haute teneur en matières grasses a également permis d'éliminer les déficits de motivation lors d'une alimentation intragastrique sans saveur et d'augmenter la prise orale d'émulsions à faible teneur en matière grasse. Nos résultats suggèrent que les dysfonctionnements gastro-intestinaux liés aux lipides jouent un rôle clé dans le déficit en dopamine et que la restauration de la signalisation lipidique générée par l'intestin peut augmenter la valeur de récompense des aliments moins agréables au goût, mais plus sains.