Effets du sucre sur les expressions des gènes dans les zones de récompense du cerveau de rat (2014)

Brain Res Mol Brain Res. 2004 May 19;124(2):134-42.

Spangler R1, Wittkowski KM, Goddard NL, Avena NM, Hoebel BG, Leibowitz SF.

Abstract

On pense que les drogues consommées par les humains activent des zones du striatum ventral du cerveau qui engagent l'organisme dans d'importants comportements d'adaptation, tels que manger.

IA l'appui de cela, nous rapportons ici que les régions striatales de rats dépendants du sucre présentent des altérations des niveaux d'ARNm de dopamine et d'opioïdes similaires à celles des rats dépendants de la morphine. Plus précisément, après un régime chronique de boulimie intermittente sur une solution de saccharose, les niveaux d'ARNm du récepteur dopaminergique D2 et des gènes de la préprocoéphaline et de la préprotachykinine ont diminué dans les régions récepteurs de la dopamine du cerveau antérieur, tandis que l'ARNm du récepteur de la dopamine D3 a augmenté.

Alors que la morphine affecte l'expression des gènes dans tout le striatum réceptif à la dopamine, des différences significatives ont été détectées dans les effets du sucre sur le noyau accumbens et le caudé-putamen adjacent. Les effets du sucre sur les niveaux d'ARNm étaient plus importants dans le noyau accumbens que dans le caudé-putamen. Ces zones ont également montré de nettes différences dans les interactions entre les gènes, en particulier entre D3R et les autres gènes. Cela a été révélé par une nouvelle méthode d'analyse multivariée qui a identifié les interactions coopératives entre les gènes, en particulier dans le noyau accumbens mais pas dans le caudé-putamen. Enfin, le rôle de ces interactions coopératives dans une réponse de partage de charge aux perturbations causées par le sucre a été conforté par la découverte d’un motif de corrélation différent entre les gènes des deux régions striatales.

TCes résultats confirment le rôle majeur du noyau accumbens dans la médiation des effets de substances naturellement gratifiantes et élargissent un modèle animal permettant d'étudier les substrats communs de la toxicomanie et des troubles de l'alimentation.