Sensibilité à la récompense et gène du récepteur de la dopamine D2: étude cas-témoin du syndrome de l'hyperphagie boulimique (2008)

Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatrie. 2008 avr. 1; 32 (3): 620-8. doi: 10.1016 / j.pnpbp.2007.09.024. 

Davis C1, Levitan RD, Kaplan AS, Carter J, Reid C, Curtis C, Patte K, Hwang R, Kennedy JL.

Abstract

OBJECTIF:

La sensibilité des voies de récompense de la dopamine a été impliquée dans le risque de divers troubles psychiatriques, y compris la suralimentation compulsive. La preuve est toutefois divisée quant à la direction de l'association causale. Un des arguments est que le syndrome de déficience de la récompense est le facteur de risque, tandis que d’autres affirment que l’hypersensibilité à la récompense accroît la motivation pour des activités agréables comme l’alimentation. Malheureusement, peu de recherches sur l'homme ont permis de combler le fossé entre les approches psychologiques et neurobiologiques du fonctionnement du cerveau par la récompense et du désordre. La présente étude aborde cette question en mettant en œuvre des marqueurs psychologiques et biologiques de la sensibilité à la récompense dans le protocole d'évaluation.

METHODES:

Les adultes souffrant d'hyperphagie boulimique (BED) ont été comparés à des échantillons de contrôles de poids normal et d'obésité sur deux mesures de sensibilité de la personnalité basées sur la personnalité et ont été génotypés pour six marqueurs du gène du récepteur de la dopamine DRD2.

RÉSULTATS:

Les ANOVAs du groupe génotype x ont révélé des effets principaux significatifs et une interaction sur les mesures de la personnalité de Taq1A. Les sujets BED et obèses ont signalé une sensibilité à la récompense supérieure à celle des témoins de poids normal, mais uniquement chez ceux portant l'allèle A1. Nous avons également constaté que les contrôles de poids normal avec au moins une copie de l'allèle T du marqueur C957T présentaient des scores de sensibilité à la récompense significativement plus faibles que ceux des autres groupes ne différant pas les uns des autres.

CONCLUSIONS:

Compte tenu des éléments de preuve établissant un lien entre l'allèle A1 et la densité réduite des récepteurs, une relation inverse était attendue entre les mesures psychologiques de la sensibilité à la récompense et la présence de l'allèle A1. Une des explications de nos résultats pourrait être que les participants au BED et à l’obésité possèdent un autre variant génétique qui interagit avec l’allèle A1 afin de produire une activité dopaminergique supérieure. Ces résultats ont des implications pour les études futures sur la génétique moléculaire du BED et de l'obésité, ainsi que pour les thérapies comportementales et pharmacologiques ciblant ces affections.

PMID: 18262320

DOI: 10.1016 / j.pnpbp.2007.09.024